Danses, madrigaux et sonates
Ce programme de musiques des 16ème et 17ème siècles vous invite à la contemplation d’une rosace où se trouvent réunis une grande richesse et une grande diversité d’expressions musicales entre 1550 et 1700.
Plusieurs écoles, dans l’Europe d’alors encore très morcelée, ont spécialement choyé l’écriture contrapuntique, que ce soit au nord (Buxtehude, Rosenmüller) ou au sud, en passant par l’Espagne et l’Italie, sans oublier le flamand Sweelinck.
Tous ces compositeurs traitent avec grand bonheur l’écriture contrapuntique et se régalent de faire dialoguer le cornet à bouquin et le violon, laissant à chaque instrument la possibilité de dévoiler les richesses expressives et la palette de couleurs dans les pièces en solo.
C’est aussi à cette époque que, petit à petit, le violon, instrument virtuose, va prendre la place du cornet à bouquin, qui disparaîtra presque totalement au 18ème siècle.
Martine Reymond
Le tournant du XVIe siècle est au centre de mutations décisives pour la musique élaborée. Jusqu’alors essentiellement liée à la voix et à l’office religieux, l’expression musicale évoluait dans un cadre “utilitaire“ bien défini et circonscrit, où la polyphonie dictait ses règles de conduite. Autour de 1600, on bascule progressivement de la Renaissance au Baroque. En s’émancipant de la voix, les instruments accélèrent le passage de la modalité à la tonalité et ouvrent la voie à des audaces chromatiques et virtuoses jamais imaginées. La basse continue crée une nouvelle hiérarchie, une nouvelle écriture.
Le cornet à bouquin, jusqu’alors instrument roi des cours et cathédrales, subira de plein fouet l’art nouveau. Instrument d’une extrême virtuosité, seuls les meilleurs musiciens arrivaient à maîtriser son jeu et sa redoutable intonation très liée encore aux modes “ecclésiastiques“. Le violon se glissera alors sur la scène et, en un demi-siècle, l’évincera presque complètement de sa place privilégiée.
RI